Le nom de notre village n'a pas
changé depuis l'an mil, même si son orthographe a
hésité; il rappelle sans doute un propriétaire
gallo romain.
Par contre, le village a modifié
son allure, mais depuis le IXème siècle, il reste
centré sur l'église composite. Tel qu'on le voit
aujourd'hui, c'est le fruit de deux cents ans de changements.
Ils ont commencé par l'ouverture,
vers 1760, d'une route royale (R.N. 5) un peu à l'écart
des maisons; aussitôt le village installe une sorte d'avant-poste
sur cette route: une croix (qui est toujours là) manifeste
la volonté de se greffer sur le nouvel axe, et une maison
au moins est à côté bâtie; plus loin,
à l'angle de la rue de Chassagne, se voit encore une "baraque",
auberge et étape.
Le village était alors
formé de quatre taches de maisons:
- trois accolées vers l'église
(elles sont là, face aux balançoires de l'école
- le quartier d'Aval, entre C.D.
109 et l'Ouche (maison de gauche)
- le quartier de la Madeleine
(en reste au moins une superbe grange)
- le quartier du Prieuré
ou du Moulin (en reste au moins le pignon du bâtiment récemment
rénové).
Au long du XIXème, le centre
fut conforté par la construction de la mairie, écoles,
du presbytère et de la poste.
Le passage à l'agriculture
commerciale laisse subsister des petits paysans, mais produisit
aussi quelques grosses fermes faciles à repérer.
Elles utilisèrent comme
journaliers bien des petits paysans et comme saisonniers des gens
venus de loin (Pologne, Belgique, Italie et Allemagne).
Depuis au moins le XIIème
siècle, un barrage de l'Ouche animait des moulins. Cette
activité industrielle se développe au XIXème.
S'y ajouta, en 1827, un haut fourneau fondant le minerai de la
Malforêt avec le bois de Boulouze, dont la forêt disparait.
Mineurs, ouvriers des moulins et haut fourneau gonflent la population,
qui atteind, à son apogée en 1853, 623 personnes
soit le double de 1760.
Cela ne dura pas: Haut fourneau
et mines ferment vers 1860. En 1911, Fauverney n'a plus que 419
habitants. Depuis, il y eut la saignée de 1914-18, la mécanisation
agricole, etc.....
L'activité industrielle
diminue: le moulin finit par fermer comme la distillerie d'alcool
puis le simple dépot d'alcool il y a quelques années.
Même la cheminée d'usine a disparu, frappée
naquère par la foudre.
De l'animation économique
au XIXème, une famille de dijonnais enrichie par la Révolution,
les Muteau,fut largement acteur. Ce sont eux qui fondèrent
le haut fourneau; ils eurent une grande propriété
foncière pour laquelle ils élevèrent la ferme
de Chassagne: ils bâtirent à coté un château,
qui fut un foyer d'emplois non négligeable. Ils avaient
obtenu qu'une gare s'élève (rasée aujourd'hui)
et qui a bien servi l'économie locale. Ils furent pour
quelque chose dans la construction du pont de l'Ouche en 1851.
Ils furent enfin de généreux bienfaiteurs de la
commune.
Le village, depuis quelques décénnies,
reprend vie, mais tout autre.
Des maisons de jeunes du pays
ou de nouveaux venus comblent les intervalles. La population remonte.
Une importante agriculture très concentrée (5 exploitations)
maintient la vie locale, mais un avenir, déjà là,
de village dortoir s'annonce. Une "communauté d'habitants",
comme on disait en 1760, se refera t'elle? Cela semble s'esquisser
grâce aux associations, aux commerces.
(J. Fayard)
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