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ETUDE PAYSAGERE FORÊT COMMUNALE
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Commune de FAUVERNEY

Etude paysagère de la forêt communale

 

 

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L’étude concerne le volet paysager de la révision d’aménagement de la forêt communale de Fauverney afin d’orienter les décisions sur la gestion des zones les plus exposées aux regards que ce soit en vision interne ou externe.

1 - Etat des lieux

1.1 - Situation

La forêt d’une superficie de 212 hectares est répartie en plusieurs tènements dont deux principaux : le bois de Marmot (150 ha) et le parc de Chassagne (40ha). Elle est située sur les territoires communaux de Fauverney, Chevigny-Saint-Sauveur, Crimolois et Magny-sur-Tille  à 7 km à l’Est de Dijon.

Le bois de Marmot en limite nord de la commune de Fauverney est traversé par des autoroutes (A31, A39), routes et voie ferrée. (Annexe 1).

1.2 - Description des peuplements

La forêt est majoritairement à base de feuillus (chênes, frênes, érables, hêtres, alisier torminal, charmes, peupliers, …) avec quelques zones de résineux introduits à la fin des XIXème et XXème siècles (pins, épicéas, mélèzes, thuyas, séquoia, cyprès chauve, …).

Ainsi les peuplements sont des taillis sous futaie vieillis, plus ou moins riches en chênes, purs ou mélangés avec du frêne, des résineux et d’autres feuillus. (Annexe 2).

Aucune coupe n’a été effectuée dans cette forêt depuis de nombreuses années.

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Bois de Marmot : feuillus

Parc de Chassagne : feuillus

Parc de Chassagne : résineux

2 - Analyse paysagère

D’après la carte des grands ensembles paysagers de Bourgogne (Paysages de Bourgogne DIREN Juillet 95), la forêt de Fauverney est dans l’unité paysagère n° 71 : Plaine de Genlis. Cette unité est caractérisée par un paysage de plaines, plateaux et dépressions cultivées, légèrement ondulé.

C’est une zone de dépôts alluvionnaires où convergent plusieurs petites rivières : la Tille, la Norge et l’Ouche. Le paysage est marqué par les grandes cultures où émergent pylônes, châteaux d’eau, bosquets, clochers…

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Grandes cultures

Château d’eau

Bosquets

2.1. - Vision externe

La carte de sensibilité paysagère externe de la forêt est établie à partir d’une analyse qui prend en compte :

* Les points de vue sur la forêt : lieux à partir desquels le paysage est le plus perçu par le plus grand nombre de personnes.

* La fréquentation du public sur ces points de vue avec différentes classes (très forte, forte, moyenne, faible) et le type (statique ou dynamique).

* La distance entre l’observateur et la zone vue à partir des points de vision (plus la vision est proche, plus le détail est perçu).

* La pente de la zone vue (les surfaces vues perpendiculairement à la direction de vision sont mieux perçues que les surfaces vues tangentiellement).

La sensibilité paysagère d’un site dépend du nombre de regards sur ce site et de la distance de perception de ces regards. En effet, en vision lointaine le regard ne perçoit plus le détail et la sensibilité est par rapport à la cohérence de l’ensemble.

 

Pour ce qui concerne la forêt, en raison de la platitude des lieux, elle est peu perçue en vision externe.

Les principaux points de vue sur la forêt sont : les autoroutes A 31 et A 39, le péage de Crimolois, l’ex route nationale n° 5, la voie ferrée, les lieux habités (Fauverney, Magny-sur-Tille,...) et les chemins d’exploitation agricole. (Annexe 3).

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1 Péage de Crimolois

2 Bois de Marmot

3 Parc de Chassagne

 

La fréquentation est très forte et dynamique sur les routes et autoroutes, et moyenne à faible et plutôt statique sur les autres points de vision.

La distance de vision est le plus souvent rapprochée (< 1 km).

En raison de la configuration du terrain, seule les lisières des massifs sont visibles à partir des différents points de vue identifiés.

En conclusion en vision externe, les zones les plus perçues de près comme de loin sont les lisières des massifs (Bois de Marmot et Parc de Chassagne).

En conséquence les coupes, même de surface conséquente, effectuées dans ces massifs ne seraient pas perçues en vision externe. Par contre toute modification brutale des lisières induirait un changement dans le paysage et pourrait entraîner des réactions du public.

2.2. - Vision interne

En interne, le public est sensible à « l’ambiance forestière » aux abords des aires d’accueil, des aires de stationnement, des routes et des chemins. La sensibilité paysagère interne est donc en grande partie liée à la densité des équipements d’accueil du public et à l’aspect des peuplements forestiers qui les jouxtent.

Pour la forêt de Fauverney, la vision interne est beaucoup plus importante que la vision externe en raison de la fréquentation notamment dans le parc de Chassagne.


Le Parc de Chassagne (41 ha) est caractérisé par un peuplement forestier dense, une grande diversité d’essences  avec de nombreux arbres remarquables (séquoia, cyprès chauve…). Il est très fréquenté pour son parcours de santé, son parcours botanique, ses plans d’eau, ses allées et ses boisements.

 

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Bois de Marmot

Bois de Marmot

Parc de Chassagne

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Parc de Chassagne

Parc de Chassagne

Parc de Chassagne

 

2.3.- Conclusion

La carte qui résulte de cette analyse (Annexe 4) montre que :

-  en vision externe les zones les plus perçues, de près comme de loin, sont les lisières des massifs principaux : Bois de Marmot et Parc de Chassagne.

- en vision interne les zones les plus perçues sont les abords des voies forestières pour le Bois de Marmot et quasiment la totalité du Parc de Chassagne.

3 - Gestion forestière et paysage

Parmi les opérations sylvicoles, quatre peuvent avoir une incidence sur le paysage : les travaux d’infrastructure, les coupes de premières éclaircies, les coupes de régénération artificielle ou de taillis et les reboisements après coupe rase.

Un taillis, pour être régénéré, doit être coupé à blanc périodiquement.

Ces différentes opérations sylvicoles ont des incidences variées sur le paysage.

3.1 - Coupe de première éclaircie

Une coupe d'éclaircie ou d'amélioration est une coupe réduisant le nombre de tiges d'un peuplement non arrivé à maturité en vue d'assurer le développement optimal des arbres restés sur pied.

Les éclaircies sont caractérisées par :

• leur type :

- sélective (choix des arbres enlevés),
- systématique (enlèvement systématique d'une ligne d'arbres sur trois, quatre ou cinq),
- mixte : combinaison des deux types précédents.

• leur intensité : forte ou faible.

• leur rotation : durée séparant deux passages successifs.

Les éclaircies permettent de doser le mélange des essences, de favoriser la biodiversité, de placer le peuplement dans les meilleures conditions de vigueur et de stabilité et d'obtenir des produits de la qualité recherchée.

3.2 - Coupe de régénération artificielle et coupe de taillis

Une coupe de régénération artificielle ou une coupe de taillis sont des coupes qui prélèvent la totalité des arbres ou des brins d'un peuplement (coupe rase).

• Utilisées pour la production de bois de chauffage, les coupes de taillis ont lieu tous les vingt à cinquante ans selon les essences et les potentialités du sol. La période doit être suffisamment longue pour permettre une production significative de rondins, mais pas trop longue pour que les souches conservent leur aptitude à rejeter.

• Les coupes de régénération artificielle sont effectuées lorsque la régénération naturelle fait défaut ou lorsque l'essence en place n'est pas l'essence souhaitée ; il est alors procédé à la coupe rase des arbres existants suivie d'une plantation d'essences choisies.

Conséquences sur le paysage

L'impact visuel des coupes de régénération artificielle et de taillis est particulièrement ressenti par le public en raison du changement brutal de l'aspect des lieux et souvent de l'artificialisation de l'opération (contours aux formes géométriques à l'encontre des formes générales du paysage).

 

4 - Objectifs d’aménagement de la forêt communale

La forêt de Fauverney est à la fois forêt de production et forêt d’accueil du public en raison de la proximité de l’agglomération Dijonnaise.

Dans le parc de Chassagne l’objectif est de favoriser l’accueil du public en développant ses caractères paysager et récréatif. Pour cela, il est souhaitable de restaurer les aménagements anciens (cheminements, parcours de santé, arboretum avec sentier botanique, ouvertures…) et d’assurer la sécurité des visiteurs. La production de bois sera secondaire.

Dans le reste de la forêt les potentialités forestières sont bonnes à très bonnes avec des peuplements anciens de taillis sous futaie qui n’ont pas ou peu été gérés depuis plusieurs décennies. L’objectif sera la production de bois tout en permettant au public de s’y promener dans un cadre agréable.

5 - Recommandations pour la forêt communale

5.1 - Travaux sylvicoles hors Parc de Chassagne

· Coupes de régénération

En cas de coupes de régénération au bois de Marmot le taillis sous futaie devrait être orienté vers une conversion en futaie régulière de chênes associés aux frênes. Lors des coupes de régénération il sera apporté une attention particulière aux lisières en laissant des zones de taillis par plages irrégulières de façon à ne pas créer d’ouverture brutale.

· Coupes d’amélioration

Hormis les parcelles de peupliers, l’ensemble des parcelles passera en coupe d’amélioration et sanitaire qui prélèvera tous les arbres secs et dépérissants.

Les résineux seront parcourus par des coupes d’amélioration sélective avec ouverture de cloisonnements d’exploitation. A long terme ces résineux, dont la qualité est moyenne (essences non adaptées à la station),  seront remplacés par des feuillus.

5.2 - Parc de Chassagne

5.2.1 - Etat actuel

Actuellement le parc de Chassagne a l’aspect d’une forêt classique de feuillus mélangés partiellement de résineux où toutefois deux zones de surface inégale peuvent être différenciées (Annexe 5) :

  • Le « Parc »,  la zone à proximité immédiate du château, qui concerne les parcelles 101 à 106. Il a perdu de son intérêt en raison du manque d’entretien de ces dernières décennies, les anciennes perspectives sont étouffées voire effacées par la croissance des arbres. Il est concerné par la fin du parcours de santé et une partie des arbres du parcours botanique.
  • La « Forêt », qui concerne les parcelles 107 à 121. Elle peut être elle-même divisée en 2 parties :
  • une zone centrale (parcelles 107 à 111, 114, 115) où se trouvent l’essentiel des parcours botanique et de santé,
  • une zone périphérique ( parcelles 112, 113, 116 à 121) sans aménagement particulier.

Ce parc est très fréquenté et le manque d’entretien et de coupes posent quelques problèmes pour la sécurité des usagers (Annexe 6) :

  1. Sur la totalité du parc est réparti un nombre impressionnant d’arbres secs ou dépérissants, à l’intérieur des parcelles mais aussi en bordure des cheminements.
  2. Certains chemins sont difficilement praticables pour les promeneurs soit du fait de leur envahissement soit par leur dégradation (zones humides).
  3. Sur le parcours de santé, de nombreux agrès sont dégradés ou en mauvais état.
  4. Certains arbres du parcours botanique sont secs ou ont disparus. De plus les panonceaux sont abîmés ou illisibles.
  5. Les ponts et passerelles sont en mauvais état ou dangereux par manque de protection.
  6. Les arbres remarquables, les alignements ou les perspectives sont totalement masqués par la croissance des arbres riverains.

 

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Chemin dégradé

Agrès en mauvais état

Arbre coupé

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Passerelle dangereuse

Arbre masqué

Perspective masquée

 

5.2.2 - Schéma d’intention

Les trois unités paysagères définies seront maintenues (Annexe 7) :

- Le « Parc » (parcelles 101 à 106) qui sera la zone la plus accessible avec une partie du parcours botanique et un circuit pour handicapés,
- Le « Bois » (parcelles 107 à 111, 114, 115) où les activités seront plus limitées avec le parcours de santé et le reste du parcours botanique,
- La « Forêt » (parcelles 112, 113, 116 à 121) qui restera une zone « sauvage » de promenade sans équipement particulier.

 

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Le Parc

Le Bois

La Forêt

5.2.3 - Propositions d’actions (Annexe 8)

Tout d’abord sur la totalité de la surface (au moins dans les zones Parc et Bois) il est indispensable d’effectuer une coupe sanitaire de tous les arbres secs ou dépérissants.

Les accès resteront ceux actuels avec aux entrées un panneau indiquant le parking unique en bordure de la parcelle 104 où se situera un panneau d’information avec le plan du site. Le parking sera repris et si nécessaire légèrement agrandi pour aménager au moins une place de stationnement pour handicapés. Les autres parking ne seront pas signalés.

Le « Parc »

 

En l’état actuel des choses et au vu de la qualité des boisements, il est utopique de vouloir revenir au tracé d’un parc du 19è siècle avec de grands espaces ouverts et de nombreuses perspectives. Il est donc proposé des actions pour aérer l’espace et en faciliter l’accès.

Les ouvertures 

  1. Suite à une tempête la chute et l’exploitation de nombreux arbres ont créés une trouée d’environ un hectare au milieu de la parcelle 104. Quelques beaux arbres sont restés au centre et en pourtour. Il est proposé de broyer les rémanents dans la zone centrale pour à terme obtenir une clairière enherbée.

 

  1. Hormis la coupe sanitaire des arbres secs il est nécessaire de réouvrir quelques perspectives notamment du château vers la prairie et inversement. Il suffit de couper quelques arbustes et arbres aux deux extrémités de la prairie pour redonner de la visibilité. Par contre il est souhaitable de maintenir une haie basse (genre charmille) au niveau du parking pour éviter la vision de véhicules stationnés et de la prolonger pour remplacer les thuyas et protéger le trou d’eau.

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Clairière à créer

Couper les arbres
Maintenir une haie basse

Couper les arbustes

Les équipements

  1. Les ponts et passerelles seront soit changés s’ils sont défectueux soit aménagés pour la protection (rambarde de sécurité).

 

  1. Des plots en bois seront installés pour empêcher le stationnement en bordure du plan d’eau. La barrière métallique pourrait être remplacée par une barrière en bois qui s’intégrerait beaucoup mieux dans le paysage.
  1. Des bancs seront répartis le long des cheminements. Ils seront adaptés pour les handicapés.

 

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Ponts et passerelles à sécuriser

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Trou d’eau à sécuriser

Plots en bois à installer

Barrière à remplacer

 

Divers

  1. La statue parcelle 101 sera mise en valeur par coupe des arbustes, la mousse sera maintenue.

 

  1. La chapelle, la glacière et le bassin seront restaurés.
  1. Il serait souhaitable de déplacer les poubelles bien visibles devant le château.

 

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Statue

Glacière

Chapelle

 

Les boisements

  1. Les arbres remarquables seront valorisés en dégageant leur pourtour. Les panonceaux défectueux seront remplacés. Quelques arbres non identifiés à ce jour pourront apparaître sur le nouveau circuit botanique (sapin de Vancouver, douglas…).

 

  1. L’allée de platanes étant en dehors d’un circuit, elle ne sera mise en valeur qu’à l’occasion des coupes d’amélioration riveraines.
  1. L’objectif pour cette zone est d’avoir un peuplement assez clair mais toujours présent. Après la coupe des arbres secs une coupe d’amélioration sera programmée pour favoriser les plus beaux arbres qui seront menés au delà de l’âge d’exploitabilité normal. Quelques arbres exotiques pourront être introduits dans les troués (Tulipier, Ginkgo biloba…). La gestion sera du type futaie irrégulière quasiment par pied d’arbres ou bouquets.
  1. Dans les boisements impénétrables (parcelle 105), les coupes seront plus intenses.

 

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Allée de platanes

Boisement à améliorer

Parcelle 105 à dépresser

Le « Bois »

 

C’est dans cette zone que sera le parcours de santé. Il sera entièrement remplacé par des agrès neufs. Le tracé pourrait être identique à celui existant avec deux boucles. De même, le circuit botanique pourrait être repris en y ajoutant de nouveaux arbres. 

Quelques bancs pourraient être répartis discrètement le long des allées. Une barrière sera installée à l’entrée de la forêt pour empêcher la circulation d’engins motorisés.

Au niveau des peuplements, l’objectif est de maintenir un couvert permanent et de conserver l’aspect « cathédrale » de la futaie de chênes. Après la coupe des arbres secs et dépérissants une coupe d’amélioration sera programmée pour favoriser les plus beaux arbres qui seront menés au delà de l’âge d’exploitabilité normal. Par contre dans les clairières occasionnées par la coupe des résineux secs, il sera nécessaire d’intervenir par plantation d’essences feuillues (chênes, érables…) en complément de la régénération de frênes, qui devrait s’installer naturellement. Afin de maintenir une diversité, la régénération de pins sera favorisée et à défaut des résineux (pins, douglas..) seront plantés. A terme l’objectif est d’obtenir une futaie irrégulière par bouquets ou parquets.

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Agrès à remplacer

Panonceau à remplacer

Futaie « cathédrale » à maintenir

La « Forêt »

 

Il n’y aura pas d’équipement particulier dans cette zone. Les lignes de parcelle seront entretenues et serviront de cheminements libres. La haie de thuyas (dont toutes les têtes sont sèches) de part et d’autre de l’allée, parcelle 121, sera coupée. Elle sera remplacée par des tilleuls.

Au niveau des peuplements, l’objectif est d’obtenir une futaie irrégulière par parquets.

 

6 - Conclusion

Les actions de gestion des zones sensibles sur le plan paysager de la forêt communale proposées dans cette étude, devraient permettre le maintien de la qualité paysagère du site ainsi que sa valorisation.

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