Fauverney
Un village, un vrai aux portes de la ville

         Entre son passé rural et son actualité périurbaine, Fauverney cherche à garder son identité de village : voilà la volonté affichée de l'équipe municipale de cette commune aux portes de l'agglomération dijonnaise. Une volonté qui se traduit en actes et que ne vient pas démentir l'exceptionnelle quiétude dont jouissent, aujourd'hui encore, les gens de "Fauvaneille"...

            Dieu sait pourtant qu'il n'en faudrait guère pour bouleverser la vie paisible de la commune. Lieu de passage traditionnel à un jet de pierre du noeud autoroutier des axes Beaune-Nancy, Dijon-Dole, elle "bénéficie" également de la voie ferrée Dijon-Dole, de la proximité de la BA 102 et du trafic, pour le moins soutenu de la RN5 menant vers le Jura ! Mais, de par sa position élevée sur l'un des rarissimes mamelons de la plaine de la Saône, Fauverney est entré en résistance, depuis belle lurette, contre l'essentiel des nuisances des temps modernes. Et surtout, il a conservé l'essentiel de sa ruralité, même si la plupart de ses actifs travaillent désormais dans la capitale des ducs de Bourgogne...

            Fauverney, à quelques nuances orthographiques près, n'a point changé de nom depuis l'an mil, nom qui rappelle vraisemblablement celui d'un propriétaire gallo-romain. Depuis le IXe siècle, le village s'articulait autour de l'église et il fallut attendre l'ouverture, vers 1760, de la route Royale qui allait devenir la RN 5, pour que les habitants y installent un avant-poste, sous la forme d'une croix, témoignant de la volonté de se greffer sur ce nouvel axe.

           Depuis le XIIe siècle, un barrage de l'Ouche animait plusieurs moulins, en contrebas de la colline, et ils allaient prendre une nouvelle importance au XIXe siècle avec le développement de l'activité industrielle. D'autant qu'un haut-fourneau, fondant le minerai de la Malforêt avec le bois de Boulouze, apportait, à partir de 1827, un regain de vie à la commune qui ne comptait que 81 habitants en 1645. Mineurs, ouvriers des moulins et haut-fourneau venaient grossir les rangs d'une population qui atteignait son apogée en 1853 avec 623 personnes. Mais la prospérité n'allait être que de courte durée : haut-fourneau et mines fermaient vers 1860, le moulin un peu plus tard, tout comme la distillerie d'alcool. Après la saignée de 1914-18, la mécanisation agricole, Fauverney était-il promis à la désertification ?

          Non. Car il conservait malgré tout les chances d'une agriculture très concentrée (5 exploitations encore aujourd'hui et un apiculteur qui vient de s'installer) et... de la proximité de la ville qui incita bientôt de jeunes ménages à venir faire leur nid dans ce coin de campagne si bien préservé. Ce qui permit au village d'échapper tant à la mort lente qu'au béton envahissant ! Et ce qui en a fait, à petites touches comme sur une toile d'impressionniste, l'une des plus charmantes communes de la plaine. Pour autant, gardons-nous d'en brosser un tableau par trop idyllique : le village souffre de quelques handicaps comme celui de l'accès, ô combien problématique, à la RN 5. Se glisser dans le trafic prend, aux heures de pointe, des allures d'épopée. Et les Mirage qui atterrissent non loin de là sur les pistes de la BA 102 viennent mêler les accents martiaux de leurs réacteurs aux ronflements des limousines qui ne font que passer...

         Cet aménagement du carrefour de la RN 5 et du CD 109 sera l'un des gros dossiers que la commune devra traiter bientôt... si l'Etat y met du sien. En attendant, on se réjouit d'avoir pu réaliser la réfection de la voirie communale, de l'école, de la mairie et de l'église, sur un budget qui ne s'apparente sûrement pas à celui de Crésus !

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